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To Der or not to dare ?

MARATHON DU LAC DU DER

Juin 2016

Ma première histoire de marathonienne s'annonçait mal. On est en octobre 2015. Blessée à une petite quinzaine de jours du premier marathon que j’espérais courir à Lausanne, je dois bien me résoudre à renoncer à ce rendez-vous qui avait mobilisé mes forces et mon imagination pendant l'été. Comme bon nombre de coureurs en convalescence, je découvre alors les joies de la natation et met à profit une énergie désespérée pour renforcer mon crawl. Trails, foulées et rondes diverses... Semaine après semaine, je vois défiler le calendrier des courses, impuissante. Aucun de ces rendez-vous ne sera pour moi cet automne. Alors, je continue de voir la vie en bleu à la piscine. Au printemps suivant, je renoue humblement avec une nouvelle « prépa marathon ». Objectif : le marathon du lac du Der programmé en juin. Point de bobo cette fois ! Ainsi donc, ma première joie sera de me retrouver sur la ligne de départ de cette grande course à Saint-Dizier en Haute Marne. Il est 8h30 du matin. Il fait un peu frais et le ciel est bas.

Aux basques du meneur d'allure

Le marathon du lac du Der est une compétition toute jeune, qui a fêté cette année sa 4ème édition. La manifestation est familiale... Seulement 250 personnes se lancent sur les 42 km tandis que les autres coureurs - plusieurs centaines quand même - optent pour le marathon en relais de 2 ou 4 coéquipiers. Pourtant, lorsque le coup d’envoi retentit, je peine à retrouver le meneur d’allure « 4h30 ». Peu habitué à courir « relax », David, c’est son prénom, est parti bien plus vite… Il me faut environ 3 km pour rejoindre la petite troupe qui lui colle au train. A quoi ressemble un marathon couru à 6mn20 au km ? Eh bien, passée la première demi-heure, où l’on se cale dans sa bulle, cela a d’abord l’allure d’un très long footing ponctué d’échanges avec notre coureur métronome. Triathlète, David participe à 5 à 6 marathons par an. Parfois juste pour entretenir le foncier, d’autres fois pour voyager : à Séville, Marrakech ou Berlin. Le long de la digue du canal d’amenée alimentant le lac du Der par l’eau de la Marne, le temps s’égrène, juste entrecoupé par un arrêt syndical aux ravitaillements, tous les 5 km. Valcourt, Eclaron… Nous sommes à 2h14 de course au 21ème km. Au passage vers le second semi-marathon, le public est au rendez-vous, dans le petit bout de forêt qui borde le lac. « Allez les marathoniens ! » lance-t-on ici et là aux athlètes du dimanche, métamorphosés en gladiateurs du bitume. nous ne sommes que des coureurs, mais ça fait quand même chaud au cœur ! Nous longeons désormais les rives du plus grand lac artificiel d’Europe. Cap sur le port de Giffaumont-Champaubert. Le vent de face, la percée du soleil… Tout cela complique un peu la course qui laisse peu à peu son empreinte dans les corps. Au 26ème km, je me dis « plus qu’une sortie longue, et ce sera fait ! ». Point de mur au 30ème km… mais je me force à manger toutes les demi-heures et le dégoût pour les aliments sucrés est bien là. 35, 36, 37 km… Je surveille désormais chacun de ces passages symboliques vers la fin de mon premier marathon. Une zone d’effort que je ne connaissais pas jusqu’à aujourd’hui. Une concentration de chaque instant qui me donne un peu le vertige. 4h de course. C’est le dernier galop. Euh, disons le dernier trot… Reconnaissons-le, il faut s’accrocher à sa Garmin pour garder le rythme !

Ca pique les jambes !

Au dernier ravito, on s’arrête plus longuement pour se donner du courage. Un peu d’avance sur le chrono. Quelle idée de stopper ma course plus de 30 secondes ! Je crois bien ne plus pouvoir repartir tant j’ai mal aux articulations. « Ca va passer, avance, avance ! » me dit David qui voit son petit peloton de coureurs éclater d’un coup. Il a raison, la douleur passe. Et même si je sens une immense tension monter dans mes cuisses, ma tête compatit et accepte de collaborer. Le port nautique pointe à l’horizon ! Mon corps s’impatiente. Je veux en finir vite, vite ! Impossible pour autant d’envisager toute accélération sur les 2 derniers km. En mode 6mn20 au km tu es, et tu resteras. Je franchis la mythique ligne d’arrivée, main dans la main avec ma fille, Ysée. Sergio est là pour immortaliser l’instant. Bise chaleureuse à mon meneur d’allure et interview express par le speaker : « C’est votre premier marathon. Vous pensez recommencer, c’est sûr, non ? ». « Euh, je vais me reposer d’abord un peu ! ». Comme si la pluie avait attendue la fin de l’aventure, un immense grain s’abat tout à coup sur le lac du Der. Les coureurs se regroupent sous les chapiteaux.

#Marathon

DES PORTRAITS DE COUREURS DE TOUS LES HORIZONS:

 

Un article racontant l'histoire d'un coureur amateur juxtaposé à l'interview d'un athlète champion du monde comme Nathalie Mauclair, Bruno Heubi, Adeline Roche ou Sylvain Court... La jolie galerie de portraits de Just Runners ouvre une fenêtre sur l'univers bien personnel de coureurs de tous les horizons. Avec toujours en toile de fond cette question : "Mais pourquoi donc courez-vous ?".

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