Le défi insolent d'un marathon
CHRONIQUE - "42,195 km" de Bernard Thomasson
Ce dimanche 9 octobre 2016, peut-être bien que le pari que vous avez pris il y a un an avec vous-même ou votre meilleur ami trouvera son issue sous l’arche d’arrivée du marathon Metz Mirabelle. Au moment où près de 2 000 coureurs s'élancent sur les pavés de la cité mosellane, "42,195 km" de Bernard Thomasson tombe à brûle-pourpoint. L'écrivain et homme de radio (France Info), lui-même marathonien et sportif passionné, livre un regard enthousiasmant sur cette épreuve mythique à travers le parcours de son héros, Philippe. Comme bon nombre de runners ce dimanche 9 octobre, le narrateur de ce récit tendu s'apprête à vivre son premier marathon. Pour lui, ce sera Paris, dont on découvre au fil des pages - et des kilomètres - les plus beaux atours : des champs élysées à la tour Eiffel en passant par les bois de Vincennes et de Boulogne.

Une construction originale
Si l'issue de "42,195 km" ne crée guère de suspens, en revanche la construction de l'oeuvre est intéressante à plusieurs niveaux. Pour le coureur sur le point de se lancer dans la préparation de son premier marathon tout d'abord, la revue des états successifs du primo-marathonien répond à de nombreuses préoccupations : hydratation, solitude, élans, émois ou pensées sombres, mur du 30ème kilomètre... Les figures incontournables de l'épreuve sont abordées à travers la fiction. Au-delà de cette expérience, Bernard Thomasson propose une construction littéraire habile en évoquant parallèlement au défi de Philippe, quelques-uns des souvenirs de courses d'un autre écrivain, Benedict Maverick... Un auteur imaginaire, mais qui nous donne l'occasion de plonger dans l'ambiance de bien d'autres marathons aux quatre coins du monde : New York, Prague, la Grande Muraille de Chine, Londres ou Honolulu... Bref, quelque chose nous murmure dans ce livre qu'une fois le premier marathon réalisé, on n'a pas fini d'avoir envie de courir !
"42,195 km" de Bernard Thomasson. 296 pages. Editions Flammarion.