"Blanchette", reine du Montcalm
TRAIL - Rencontre avec Sandra Martin, championne de France de trail long 2016
Interviewer Sandra Martin, c’est accepter d’être plongé en un clin d’œil dans son univers où tout file grand train avec une touche de légèreté et un accent du midi qui semble rendre tout facile. La traileuse de 45 ans, championne de France de trail long en titre, vient à peine de remporter le marathon du Montcalm dans les Pyrénées ce week-end, qu’elle est déjà en train de parler avec humour de son gadin pendant la course sur facebook et trouve même le temps de répondre à une de mes ultimes questions pour me permettre de compléter mon papier. Sandra Martin a de l’énergie à revendre et une grande générosité lorsqu’elle vous ouvre une petite porte sur sa vie : ses entraînements à vélo, ses multiples fractures de fatigue, son stage en Auvergne avec l’équipe de France de trail, son petit côté superstitieux qui lui vaut de porter à chaque course un très encombrant collier doré… En une heure de temps, on en aura survolé des sujets en s’autorisant de nombreuses digressions y compris sur sa vie de maman de deux enfants de 14 et 18 ans. Bref, il faut suivre, mais c’est absolument délicieux ! Tiens, connaissez-vous l’anecdote sur « le collier à boules » porte-bonheur qu’elle porte à chaque compétition ? « La première fois que je suis allée sur une course, je suis arrivée en portant encore mes apparats de soirée… dont le fameux collier ! C’était à la Ronde des Fontaines, un 12 km… J'ai fini sur le podium. Depuis, je n’ose plus m’en séparer. Je crois bien qu’il me soulage mentalement ! ».
Atypique

Athlète atypique, Sandra Martin, l’est jusqu’au bout des ongles, privilégiant l’instant présent à chaque entraînement, chaque course. Sincère, elle ne tire pas de plan sur la comète. Sa victoire aux championnats de France de trail en 2016 à Saint-Martin Vésubie au cœur du parc du Mercantour ? « Je savais que j’étais en bonne forme, mais je crois que ma première place est plutôt liée à une suite de concours de circonstances… » explique-t-elle très sérieusement ! Et là voilà en train de vous raconter qu’elle s’est perdue pendant la course avec Maud Gobert… La peur de croiser un loup sur les sentiers aidant, elle a redoublé d’efforts jusqu’à ce qu’elle croise un corbeau qui semblait lui indiquer le chemin. « J’écoute souvent « l’aigle noir » quand je cours. J’ai pris cela pour un signe ! ». Alors pourquoi cours-tu Sandra Martin ? « Je cours pour moi. Je n’ai pas la prétention de défendre aucun titre même si j’ai été très fière de porter les couleurs de l’équipe de France aux championnats du Monde en 2013 et 2017. Par rapport à ma manière de pratiquer la course à pied, je ne me situe pas dans l’élite, c’est clair ! ». En revanche, celle que l’organisateur du trail du Ventoux a gentiment surnommé « Blanchette » sans doute en référence à sa capacité à se faufiler dans la montagne comme une petite chèvre (ou à cause de sa peur du loup ?), aime la course à pied autant que le vélo parce que ces deux disciplines lui permettent « d’être dans sa bulle » : « parfois, je me plains de devoir sans cesse m’entraîner et être seule, mais finalement, c’est là que je me régale le plus… C’est un état particulier et un plaisir très égoïste ! ».
Aux Championnats de France de Gérardmer ?
Fidèle aux courses de la moitié sud de la France, Sandra Martin, qui vit et travaille à Beaumes-de-Venise, s’alignera sur la « Skyrhune » au Pays Basque le 30 septembre prochain (21 km et 1 700 m D+). D’ici là, on aimerait beaucoup croiser sa silhouette et sa bonne humeur aux championnats de France de trail à Gérardmer. Sandra, c’est sûr que de bien belles aventures t’attendent ici !