Fabien Antolinos, le coureur complet
SPECIAL – Championnats de France de trail de Gérardmer
Le Kilimandjaro en Tanzanie, l’Aconcagua en Argentine, la Cordillère blanche au Pérou, le Mont Fuji au Japon… Saviez-vous qu’avant d’être traileur de haut niveau, Fabien Antolinos, vainqueur cette année du Lavaredo ultra trail, a d’abord été un alpiniste passionné qui a embrassé l’horizon du haut d’une cinquantaine de sommets de plus de 4 000 mètres aux quatre coins du monde ? Il a découvert la montagne avec son instituteur de CM2 avant de s’y aventurer dans le cadre d’expéditions qui l’ont conduit notamment sur le Broad Peak, mythique 8 000 mètres à la frontière de la Chine et du Pakistan.
Le rythme de sa foulée
Aujourd’hui, même s’il fait régulièrement le Mont Blanc pour faire découvrir à son tour la montagne à ses amis, Fabien Antolinos, 40 ans, a renoncé à la verticalité extrême pour privilégier le trail. « Mon expérience d’alpiniste a été un vrai avantage à mes débuts dans ce sport il y a une dizaine d’années. J’avais une bonne base d’endurance et l’habitude des marches longues. Encore aujourd’hui, ça ne me fait pas peur de marcher pendant les courses… ce que les coureurs en général n’aiment pas ! Pourtant, il y a toujours un moment où c’est incontournable… ». De ses années de « montagnard », il garde aussi des qualités techniques indéniables. Et le plaisir de cette concentration silencieuse tournée vers le rythme de son pas ou de sa foulée.
Enseigner et partager

Professeur d’éducation physique et sportive dans un collège de Lyon, l’athlète aime bien faire courir ses élèves lors du cross annuel, qui d’ailleurs approche. Entraîneur fédéral d’athlétisme, il coache également une équipe de course hors-stade au Décines Meyzieu Athlétisme, club auquel il est fidèle depuis 1995. « J’apprécie de parler de ma pratique et pouvoir partager des connaissances parfois acquises dans la douleur ! » explique-t-il en riant. « L’entraînement, la préparation physique, l’alimentation… Ce qui est intéressant dans le trail, c’est que de nombreux paramètres entrent en jeu pour performer à la différence d’une épreuve de 800 mètres par exemple où le VO2 max des coureurs compte beaucoup ». Derrière un discours décontracté, se profile également un redoutable compétiteur, membre du team Terre de Running et vainqueur de la Sainté-Lyon, de l’endurance trail des Templiers ou encore de la 6000 D. L’ancien champion de France de trail long 2012 connaît les Vosges pour être monté sur le podium du trail de la vallée des lacs en 2011 (2ème). Fraîchement remis d’une entorse, Fabien Antolinos espère être assez solide sur ses appuis pour faire la différence. En tous les cas, l’édition gérômoise des championnats de France de trail peut compter sur sa détermination pour donner le maximum sur l’un de ses formats de course favoris.