Ces sacrés aventuriers de Lapins Runners !
ULTRA-TRAIL : Rencontre avec Carole Amargé et Emir Belkahia
Quels coureurs peuvent se permettre d’enchaîner la même année le grand raid du golfe du Morbihan, les 100 km de Cléder dans le Finistère, la Transkarukera en Guadeloupe, l’ultra-trail du Mont-Blanc et une poignée de marathons entre ces grands rendez-vous de l’ultrafond ? Assurément, Carole Amargé et Emir Belkahia, alias les Lapins Runners, ne courent pas comme le commun des sportifs amateurs. Et même si quelques-unes de ces courses leur a donné du fil à retordre, l’aveu d’échec ne leur donne que plus envie de repartir.
Du lièvre... aux lapins
C’est en prenant le train de la course à pied voilà 3 ans que ce jeune couple d’Ile de France a donné naissance incidemment aux Lapins Runners. Carole et Emir, respectivement assistante commerciale et consultant dans la vie quotidienne, participent à une course déguisée. Ils choisissent d’incarner des lapins pour parodier gentiment les « lièvres » dont la mission est de faire la course en tête pour stimuler les athlètes. « Notre costume attirait la sympathie et de nombreux encouragements » explique Emir, 27 ans.
Coiffés de leurs grandes oreilles, les Lapins Runners tracent alors leur route enchaînant les courses comme autant d’aventures à partager à deux… et en interaction avec le public auprès duquel ils ont acquis une vraie popularité. C’est qu’il se dégage de ce tandem, une passion pure matinée d’insouciance dans sa manière de pratiquer la course à pied. « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on s’entraîne assez peu la semaine : à peine deux sorties dépassant rarement les 10 km. On fait aussi du street workout » commente Carole, 26 ans. La carte de visite de ces deux lapins-là : un foncier acquis presque exclusivement lors de leur participation à des marathons et trails longs. Et puis surtout la volonté de courir et programmer leurs défis « au feeling ! On ne craint pas de se lancer. Au pire, si on doit abandonner, eh bien, tans pis ! ». Cette année, Carole et Emir ont effectivement lâché l’affaire sur la Transkarukera en Guadeloupe (130 km et 7 000 m D+) : « On n’a jamais rien connu de tel. Malgré une vitesse moyenne très faible, de l’ordre de 3,5 km/h, on n’a pas pu tenir le rythme de cette course nature particulièrement technique » souligne Emir.

En vidéo
Parallèlement à leurs escapades dans toute la France et dans le monde, les Lapins Runners entretiennent une relation joyeuse avec une large communauté de coureurs qui suit leurs aventures sur un site internet et une page Facebook. Leurs reportages vidéos, qui ne se prennent pas au sérieux, mêlent témoignages et analyses techniques ; et permettent de vivre de grandes courses « de l’intérieur ». Pour les runners désireux de préparer la SaintéLyon, l’Ultra Tour des 4 Massifs à Grenoble ou encore la 6000 D à la Plagne par exemple, Carole et Emir déclinent aussi des comptes rendus solides, eux qui avouent leur penchant pour le trail. « Aujourd’hui, on laisse un peu les chronos de côté » relève le duo en songeant à son agenda de courses de l’an prochain. Mais, ne hâtons pas trop le pas et faisons comme les Lapins Runners en courant, juste pour le plaisir.